Andrée-Anne : La fois ou le FME m’a fait de l’œil

Le courant de la vie est animé par deux types de personnes. Il y a ceux qui trouveront le confort dans la sédentarité de leur quotidien et ceux qui, comme Andrée-Anne Laroche, parcourront des kilomètres pour s’arrêter au meilleur endroit, afin d’y prendre racine. Il était une fois, la travailleuse amoureuse de culture guidée par la mélodie de l’inconnue. 

Née à Val-des-Sources dans la région de l’Estrie, je comprends dès les premiers instants de notre discussion qu’Andrée-Anne n’est pas fait pour demeurer longtemps au même endroit. Enchainant tour à tour des études à Matane, à Chicoutimi, à Montréal et même à Bordeaux en France, la jeune nomade semblait destinée à fouler le sol de la région.

Un rendez-vous à l’aveugle avec le FME 

« Andrée-Anne, tu vas vraiment capoter, il faut que tu envoies ton CV là-bas! C’est ton festival, tu vas tripper! C’est ton genre! ». Ici, on croirait presque entendre le discours classique d’un ou d’une amie un peu trop motivée à te faire découvrir quelque chose qui te semble trop beau pour être vrai. Néanmoins, cette excitation fut la prémisse d’un coup de cœur instantané entre la jeune femme et le FME. Un festival inconnu pour elle jusque-là. « Cet événement-là lui a fait penser à moi, ça doit être parce qu’elle a raison! On se connait depuis le secondaire. Donc, je suis allée sur internet, pour comprendre c’était quoi. J’ai regardé les recaps et c’est là que je me suis dit “OH MY GOD WOW!” ». À ce moment… sa décision était prise. Elle attrapa les paroles de sa colocataire et les plia avec ses choses avant de s’atriquer en bonne et due forme, pour un surf sur la 117. 

Avec Andrée-Anne, on réalise rapidement qu’au-delà de sa recherche d’un nouveau travail, elle désire surtout être passionnée. Une passion qui malgré l’aspect inconnu du festival, ne la faisait pas exactement plonger en territoire inconnu. Fille d’un musicien et d’une mère à l’oreille acoustique, elle partage une relation bien particulière avec la musique. « J’ai tout le temps baigné dans l’univers de la musique. Mon père en fait beaucoup, il a eu plusieurs bands, il va voir beaucoup de shows donc, ça a toujours fait partie de ma vie ». Bordée par les accords depuis son plus jeune âge, travailler au cœur de ce milieu semblait donc prédestiner pour elle. « Je me rappelle, quand j’étais jeune, de m’endormir sur les genoux de ma mère et de voir mon père jouer de la musique dans le sous-sol d’un ami! C’était ça nos samedis soir. »

Les premiers défis

Une histoire se mue en aventure qu’au moment de rencontrer ses premiers défit! « C’est sûr que c’était quand même un minimum épeurant. J’arrivais dans une ville que je ne connaissais pas, dans une région que je ne connaissais pas du tout, je ne connaissais absolument personne et j’arrivais en plein mois de février », me dit-elle en riant. Mis à part le froid et la neige, elle arrive dans un moment où le festival est à son plus tranquille, sans artiste et sans spectacle. « Je suis coordonnatrice à la programmation. Ça consiste à m’occuper de faire les contrats, de m’assurer de récupérer le matériel promotionnel, les devis techniques et que tout est là pour que ça se passe bien pour les artistes. » Avide de dynamisme, elle n’est pas restée longtemps dans la léthargie de l’hiver. 

Après une grande respiration et une poignée de main avec ses nouveaux collègues, la culture cogna rapidement à sa porte. L’année 2019 marquait l’arrivée de la Guinguette chez Edmund, un nouveau projet de scène estivale et le début d’un immense béguin. « C’était la concrétisation d’un gros travail qu’on avait fait tout l’hiver ». Avec un grand travail vient de belles responsabilités… des responsabilités qui dans le milieu de l’événementiel se courtisent souvent le jour même. « Je me rappelle la première soirée où j’ai accueilli des artistes… J’allais voir ma boss et j’étais comme… “JE NE SAIS MÊME PAS COMMENT FAIRE MON TRAVAIL… QU’EST-CE QUE JE FAIS ICI HA HA HA!” ». Pourtant, c’est cette même incertitude qui lui fit encore plus apprécier sa nouvelle réalité. L’appréhension de faire de nouvelles et belles rencontres, dans un univers où tout se passe en un clin d’œil!

Andrée-Anne me raconte qu’elle se considère comme chanceuse puisqu’elle est arrivée pour le FME de l’été 2019. Elle a pu goûter au réel plaisir de participer à une édition normale du festival. Un événement qu’elle qualifie de « magique », mais surtout de « brûlant ». Elle doit, entre autres, courir de gauche à droite de 8h du matin à très tard le soir, s’assurer que les artistes gardent leur sourire ou encore, elle doit garantir que l’armée de techniciens est ready un sound check à la fois. Un parcours d’acrobate dans lequel Andrée-Anne peut se vanter d’être atterrit sur ses pieds. « Je remettais beaucoup mon travail en question. Tu appréhendes beaucoup en même temps d’avoir hâte. Mais après ça, un coup que tu es dedans c’est trippant! C’est là que j’ai réalisé que j’aimais ça! » 

Le jour de ton départ

Aux vues de la fin de notre entretien, je vois dans la personne devant moi une femme capable de trouver du positif partout. Andrée-Anne ne se fait pas d’illusion et sait qu’avec son âme voyageuse, elle ne pourra demeurer au festival toute sa vie. Elle laissera une partie d’elle aux quatre coins du vieux Noranda et dans l’esprit des gens qui sont devenus maintenant ses amis. « Ce qui va me manquer c’est mes collègues et les étés… Les étés au FME… […], Jusqu’aux festivals de juin à septembre c’est vraiment de beaux souvenirs que je garde. Des moments où j’ai trippé avec mes collègues! ». 

Après plusieurs minutes à échanger de bons mots, je conclus notre tête-à-tête simplement par une question : aujourd’hui, si c’était toi l’amie qui devait vanter le FME à ta coloc… que lui dirais-tu? « LE PARC C’EST BEAU! LE MONDE EST BEAU! LA VILLE EST BELLE! Pète-toi un road trip au FME, ça en vaut vraiment la peine… C’est aussi simple que ça ha ha. »

Anthony Dallaire

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