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Les 5 moments marquants du FME sélectionnés par l’équipe!

Alors que l’on vient de clôturer une 18e édition du FME qui s’est déroulée sous une forme originale et compliquée mais assurément marquante, on a eu envie de se remémorer les bons moments et toutes les fois où le Festival de Musique Émergente nous a vraiment marqués. Devant la tonne d’événements qui nous sont revenus en tête, on a dû faire un choix — difficile mais amusant — et se résoudre à n’en garder que cinq au final.

I – Richard Desjardins présent dès la 1re édition en 2003

On se devait de commencer ce classement avec la présence du grand Richard Desjardins, venu clôturer la première édition du FME en 2003 ! L’auteur-compositeur, qui se fait rare sur scène, a conquis le public en jouant ses plus grands classiques, mais également des pièces de son album Kanasuta, fraîchement paru cette même année. Un vrai événement et un beau coup de pouce pour ce festival de musique, naissant à l’époque, et qui, depuis, fait vibrer le cœur de Rouyn-Noranda, la ville qui a vu naître et grandir ce grand monsieur de la musique!

II – La première vraie nuit électro en 2005 avec DJ Champion

Cette soirée marque véritablement le début d’une tradition qui perdure encore aujourd’hui au FME : Les nuits électro qui s’étirent jusqu’au petit matin! Ce soir-là, le coup d’envoi est lancé, avec un peu de retard, à 3 h 30, pour se terminer aux premières lueurs de l’aube! Tour à tour, les trois formations présentes mettront littéralement le feu avec une fin en apothéose menée de main de maître par DJ Champion et sa bande, pour le plus grand plaisir des festivaliers!

III – Le show caché de Pat Watson en 2011 sur la track de chemin de fer

Patrick Watson devant son piano, lors d'un concert intime au FME en 2011, devant la Fonderie Horne, symbole de Rouyn-Noranda.
Patrick Watson en concert intime devant la Fonderie Horne en 2011

Fermez les yeux et imaginez Patrick Watson, seul devant son piano, éclairé par la lumière du soleil couchant, avec les cheminées de la fonderie surplombant le tout. Un véritable moment suspendu dans le temps et vécu par une poignée de privilégiés présents au festival. On vous en parlait déjà à l’époque et vous pouvez également revoir la prestation en vidéo !

IV – Godspeed You! Black Emperor dans l’église de l’Agora des Arts à minuit en 2012

Que dire à part que, ce soir-là, la formation montréalaise, composée de huit musiciens, a réussi le tour de force de plonger l’audience de l’église de l’Agora des Arts dans un doux rêve construit à partir de notes envoûtantes et de mélodies enivrantes. Nos amis de Sors-tu.ca vous en parlent plus longuement dans ce joli compte-rendu . Il y avait de la magie dans l’air à Rouyn-Noranda!

V – Loud sur la 7e rue en 2018 : la plus grosse foule du FME

Loud est en train de performer à l'édition 2018 du FME devant la plus grosse foule que le festival de musique a connu jusque-là. Un moment unique pour les habitants et les visiteurs de Rouyn-Noranda.
Loud, lors de son concert en 2018 devant la plus grosse foule de l’histoire du FME

De la folie, tout simplement! Du monde dans tous les coins, une 7e rue barrée, et un Loud en feu! Que demander de plus? Ce soir-là, ce fut le plus gros rassemblement de foule jamais enregistré par le FME avec la présence de plus de 4 500 personnes! Soit 10% de la population habituelle de Rouyn-Noranda! Notre directrice Magali l’évoque dans sa touchante rétrospective.

Et vous, c’est quoi votre moment marquant du FME?

FLORE LAURENTIENNE EN DUO AVEC MÈRE NATURE

Par GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU

Au cours des dernières années, Mathieu David Gagnon s’est fait remarquer sur la scène musicale québécoise grâce à ses nombreuses collaborations sur les projets d’autres artistes, que ce soit en tant qu’arrangeur, réalisateur, directeur musical et orchestrateur aux côtés de Klô Pelgag, ou encore comme claviériste pour Les Hôtesses d’Hilaire. Hier soir, cependant, pour la dernière journée du FME, c’est avec son propre projet, Flore Laurentienne, qu’il venait se présenter au public. Ce projet entièrement instrumental est pour lui l’occasion de mettre de l’avant ses compositions et de faire découvrir son esthétique musicale à la fois classique et contemporaine : « C’est vraiment un projet qui me ressemble beaucoup. J’aime beaucoup les synthétiseurs, il n’y a pratiquement pas de piano sur l’album. Je trouve que c’est intéressant, justement, d’aller peut-être dans une autre direction, une musique plus orchestrale qui serait un mélange de techniques d’écriture classique, mais aussi de synthétiseurs, qui sont des sons auxquels nous sommes habitués », explique-t-il. 

À travers Flore Laurentienne, Mathieu David Gagnon souhaite effacer l’humain pour laisser entièrement place à la musique. Si ses pièces peuvent apparaître très cinématographiques, faisant naître à l’esprit de l’auditeur de nombreuses images, voire un récit, le compositeur affirme qu’elles traduisent davantage un état d’esprit, une pensée. Il tient cependant à ce que chaque personne puisse vivre son expérience propre, sans suivre de balises trop évidentes : « Les titres de l’album sont plus ou moins évocateurs, je pense qu’on peut vraiment le penser comme on veut et c’est ça que je veux, que les gens fassent leur propre voyage, de ne pas leur imposer un trajet », précise-t-il.

Hier soir, au Centre de plein air du Lac Flavrian, pour sa première présence au FME, Mathieu attendait le public avec un quatuor à cordes et deux autres musiciens aux synthétiseurs et aux percussions. Le tableau était prometteur et il n’a pas déçu. Si l’averse est tombée peu après la première pièce pour ne jamais s’arrêter par la suite, au lieu de décourager le public, elle a plutôt créé une ambiance des plus particulières. L’horizon s’est rapidement rempli d’imperméables, de parapluies et de gens bien collés, lorsque c’était possible, pour se réchauffer, mais jamais on n’a senti une diminution de l’attention ou de l’intérêt des auditeurs envers cette musique profonde, aux envolées parfois grandioses, parfois dissonantes, mais toujours riches d’images et d’émotions. 

Au fil du spectacle, la température est devenue un personnage à part entière, la pluie teintant les pièces d’une mélancolie et d’une intensité uniques, semblant parfois même s’accorder à la musique. Ce moment pendant la pièce Fugue où l’averse a redoublé d’intensité en même temps que la musique avait quelque chose de surréel. 

Chez les musiciens, qui ont su faire fi du froid et de l’humidité avec brio tout au long du spectacle, on sentait une réelle complicité et un bonheur sincère d’être de retour sur scène. Le public a eu droit à l’intégralité de l’album Volume 1, avec quelques variantes qui semblaient parfois spontanées, parfois bien calculées, comme ce moment mémorable où on a laissé place exclusivement au quatuor à cordes le temps d’une pièce. 

La pluie a cessé et le soleil est revenu pour la dernière pièce. Quand les dernières notes ont résonné, le public s’est levé pour applaudir longtemps et avec un enthousiasme bien senti, et sur le chemin contrôlé vers le stationnement, à travers les masques de plusieurs, on entendait fredonner les premières notes de Fleuve no 1 qui allaient nous rester en tête pour quelques heures encore. 

Crédit photo : Gabrielle Falardeau

http://www.indicebohemien.org/articles/2020/09/flore-laurentienne-en-duo-avec-mere-nature#.X1T-73lKjIU