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Le Bar des chums ou analyse du karaoké comme vecteur de rapprochement des êtres humains

« Bismillah! We will not let you go
Will not let you go – let me go-o-o-o-o
No, no, no, no, no, no, no no no-no! »
– Freddy Mercury

Ça a été dit, écrit, redit, réécrit, mais tant pis, han. Je l’écris à mon tour : maudit que le monde est fin au FME. C’est peut-être parce que la route a été longue et qu’on a l’impression d’être connectés après avoir traversé la même épreuve quasi-initiatique (La Vérendrye était pas particulièrement smatt, hier, d’ailleurs). C’est peut-être simplement l’effet région qui se manifeste, les urbains se sentent en vacances. Tout le monde est cool, mais surtout, tout le monde est cool avec toute. Ça te dérange pas tant que ça si ton voisin de spectacle danse un peu off-beat. Lui, si tes cheveux lui revolent dans la face, il dira rien. C’pas grave, c’est le FME. C’est spécial.

Pis là, arrive cette fameuse soirée. Jusque là, le lien qui t’unissait aux autres festivaliers était tangible, mais tout de même ténu. Tu le savais dissoluble, temporaire. Une fois de retour à la maison, tous ces visages croisés, toutes ces oreilles animées par les mêmes ondes sonores, tous ces bras frôlés en suivant le même rythme, tout ça sera vite oublié. Tu n’aurais pas de souvenirs précis de ces gens… si ce n’était de cette traditionnelle soirée au Bar des chums.

bardeschums                            Photo : instagram de Claudine Gagné

En cette première édition de Quartiers d’hiver, cette soirée, c’était hier. Mais si tu n’y étais pas (moi non plus), ce sera sûrement demain et/ou après-demain, aussi.

Au Bar des chums, tu verras le vaporeux tissu social FMEique se transformer en grosse catalogne tissée ben serrée, le temps d’une soirée, grâce au karaoké. Y’a personne qui peut me contredire là-dessus : chanter fort, trop fort, un vieux succès un peu gênant, ça a de quoi de thérapeutique. Ça recolle les morceaux de cœur qui tombent. C’est comme du Tiger Balm sur tes épaules qui souffrent parfois de trop porter le monde. Et oui, quoi qu’on en dise, ça rapproche les êtres humains.

Au Bar des chums, tu verras des gens, des presque inconnus, chanter bras dessus bras dessous le temps d’un « Total Eclipse of the Heart » auquel se mêleront des mouvements de danse contemporaine collectifs et spontanés. Tu verras des gens faire danser des flammes de briquets comme-dans-le-temps-qu’on-trouvait-pas-ça-cliché lors des passages particulièrement prenants d’un « Bed of roses » mal chanté par un gars plein de bonnes intentions. Tu t’agenouilleras sans trop savoir pourquoi et tu chanteras trop aigü dans le boutte opéra de « Bohemian Rhapsody ». Il se pourrait aussi que tu prennes part à un concours de limbo. Rien n’est complètement impossible au Bar des chums, en ces terres festives où l’on cultive et célèbre le passé sac-bananes-kiwi-fluo.

Et toi aussi. Toi aussi tu l’auras, ton moment de gloire. Oh oui. Tu sortiras ta voix la plus rauque, tu poseras des lunettes soleil sur ton nez et tu écorcheras à ton tour les oreilles de tes nouveaux amis avec ta version bien personnelle de « Terre promise ». Et lorsque tu lèveras le point en prononçant « Sur le dos de la libertéééééééé! », c’est là que ça va se passer. Tu vas « pogner de quoi », comme on dit. C’est là que tu vas comprendre ce que c’est, vraiment, l’esprit du FME et pourquoi c’est juste à Rouyn-Noranda que tu peux vivre quelque chose d’aussi fort.

Ce sera une belle soirée. Oui, il se peut que tu aies l’impression que Shirley, l’animatrice du karaoké, chante plutôt fort et un peu trop tout le temps, finalement. Il se peut aussi que ton check-in Facebook au Bar des chums accompagné d’une référence à une chanson de Marie-Chantal Toupin n’obtiennent pas autant de « j’aime » que ce que t’aurais pensé. C’est aussi tout à fait possible que tu ramasses debout sur la bar, la tête dans le spot où on a enlevé exprès la tuile au plafond pour permettre aux « chums » sur le party de s’exciter ben comme il faut sur le comptoir. Mais malgré tout ça, crois-moi sur parole, ce sera une belle soirée.

La scène Paramount, ce n’est pas le Paramount

paramount
Il y a des choses comme ça dans la vie. Mélangeantes, mais pas pour ceux et celles qui le savent.

La scène Paramount, c’est l’ancien cinéma.

Le Paramount lui, c’est le cinéma.

Ça serait dommage d’aller sur la Gamble pour aller voir le dernier film de la trilogie du Hobbit. Quoique encore plus navrant d’espérer voir le triplé de aRTIST oF tHE yEAR, Beat Market et Technical Kidman dans une salle de projection sur la Perrault…

Nah, en fait, c’est pas la fin du monde. C’est vraiment pas très loin un de l’autre.

Je te le dis quand même parce que, oui, ces endroits m’ont déjà confusée