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Ma belle Abitibi, tu vas me manquer.

Je suis allé une dernière fois m’asseoir sur le quai du camp Flavrian, l’endroit où je dormais, avant de repartir pour Montréal. J’avais le motton en regardant les gouttes de pluie tomber sur le lac. Je me sentais comme dans un clip de Mario Pelchat, mais en plus emo. Abitibi, tu me manques déjà. Les gens sourient et sont beaux ici. Pas surprenant quand t’es dans un coin de pays où il n’y a jamais de problèmes, mais toujours 1000 solutions. Les Abitibiens aiment le monde, et le font sentir constamment. Sérieux, je pense que je pourrais venir vivre avec vous (non quand même pas… faut pas charier… mais je pourrais clairement m’installer pour un mois ou deux.).

Abitibi, tu m’as fait vivre plein de premières fois. Voici donc un hommage à notre intime expérience :

En Abitibi, je n’ai pas dormi pendant 4 jours pour la première fois.

Bon… je ne sais pas si c’est vraiment la première fois que je fais ça, mais si c’est déjà arrivé avant, c’était pas aussi plaisant. Le truc avec le FME, c’est que c’est une immense boîte à surprises. Qu’il soit 16h ou 4h du matin, il y a toujours un show ou un party secret quelque part, pis tu veux tout voir sinon t’as la « fear of missing out » dans le tapis. Ton corps ne comprend rien, mais c’est pas grave, parce qu’après 4 jours, tout le monde est zombie anyway. Les rues ressemblent à Walking Dead durant le jour et à Breaking Bad la nuit. J’ai fait le party et j’ai dansé dans des coulisses, sur une scène, dans une ruelle, une chambre d’hôtel, une église, un dortoir de camp de vacances rempli de bands… et même… des bars. Dormir, c’est juste quand t’as 8h de char à faire pour revenir à Montréal que tu fais ça de toute façon.

En Abitibi, j’ai pêché du doré pour la première fois

Après une très grosse nuit d’alcool au FME, et environ 3 heures de sommeil, je pars avec Hugo Jolette, deux amis à moi, et deux gars de Galaxie, pour la pêche au doré. Je dis le nom de notre guide au complet parce que c’est vraiment un nom à retenir. Hugo Jolette, c’est 6’4’’, 250 livres d’intégrité. Tout le monde en ville le connaît… c’est quasiment une star à Rouyn.

La clé à peine dans le moteur, il nous parle déjà de filles pis de cul, tel un vrai pêcheur de l’Abitibi. J’annonce mes couleurs arc-en-ciel rapidement au lieu de sourire naïvement quand il me demande si je préfère les petites ou les grosses boules.

« Ah ouin, t’es fif! Je le savais même pas! » (un gaydar défaillant il va sans dire. Tous ceux qui me connaissent vous diront que je suis gay as fuck). Heureux de la nouvelle, mon grand Hugo m’a donc appelé « le fif » durant les 6 heures de notre trip en boat. Mais c’était dit avec l’amour d’un grand frère. De toute façon, tout passe toujours avec lui parce que c’est impossible de lui en vouloir.

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Une bière entre les jambes, nous partons donc pour une des plus belles journées que j’ai vécue depuis longtemps. Tsé la vie quand c’est pas compliqué… ben c’était comme ça. J’étais en confiance et j’aimais le monde comme un Abitibien. J’ai même pas été gêné quand on m’a expliqué comment utiliser un « pissoir » (sans rentrer dans les détails, c’est un tuyau que tu colles sur ta dick pour t’aider à viser quand tu pisses debout devant tout le monde dans un bateau). On est revenus avec un seul poisson, mais tout le monde était heureux et bien rouge (parce que des mâles, ça met pas de crème en Abitibi).

En Abitibi, j’ai vu mon premier show de métal

« Non. Ça me tente fuck all le métal. J’aime pas ça les vampires. ». Mais comme d’habitude, le besoin d’expérimenter prend le dessus sur mes propres intérêts. Je suis JP, un gars de la prod. Il m’emmène sur le stage, me donne deux bouchons, me laisse là et me souhaite bonne chance. Je suis droit comme une barre. J’ai devant moi une chorégraphie de cheveux longs qui dansent d’avant en arrière sur des airs de guitare et d’opéra celtique. Mon amie Karine me rejoint sur la scène, me pogne le bras et me dit : « Attends, t’as encore rien vu ». On descend, et j’observe stoïque ce qu’on appelle en Abitibi le « Trash en rond », qui consiste à se pousser dans tous les sens en se faisant mal. Karine m’emmène juste devant pour que je prenne une photo, en essayant de me protéger avec son bras. Je me sentais comme dans Bodyguard avec Whitney Houston, mais version Métal…. (pas Bodyguard pantoute dans le fond). Mon expérience a duré un beau gros 15 minutes, pis j’ai même pas réussi à prendre une photo qui a du bon sens. Je suis sorti pis j’avais le goût d’aller acheter une pompe à asthme et me faire deux shots dans la bouche (même si je ne suis pas asthmatique). Mais jtais fier d’avoir au moins essayé d’aimer ça.

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En Abitibi, c’est aussi la première fois que:

  • Je prenais un verre avec un groupe de musique pour enfants (Fuck Annie Brocoli… Atchoum, ça c’est une gang de party).
  • J’inventais un mot passe-partout pour économiser du temps dans certaines phrases. (Est-ce qu’on va au Gébler s’acheter des chips? T’as quelque chose sur le Gébler. Passe-moi le Gébler. T’es amanché comme un Gébler.) Tout le monde faisait semblant de comprendre. Je pense que c’est ce que je trouvais le plus beau.
  • Je faisais un tour de ponton. (Et ce même si je n’ai toujours pas atteint l’âge de la retraite.)
  • J’avais une vue des coulisses sur les fesses des gars de Galaxie pendant leur show.
  • Je mangeais des fish tacos au doré du Témiscamingue qui goûtaient le saint ciel.
  • Je voyais Marie-Pierre Arthur dans un cabaret à plus de 50 degrés Celsius. (Ctait comme faire du hot yoga, mais sur « Si tu savais ».)
  • Je tombais en amour avec une ville du Québec située à plus de deux heures de Montréal.

Je t’aime Abitibi. On se revoit l’an prochain pour d’autres premières fois si tu le veux bien.

Ma première journée au FME

Jeudi 4 septembre- 7h du matin

« Allô Antoine? T’es où? Le bus part maintenant. »

C’est mon amie Karine qui m’appelle, alors que je suis tranquillement endormi dans mon lit, bien lendemain de veille (gracieuseté d’un bar dans Hochelaga), pour m’informer que j’avais manqué le bus magique du FME. Quelques sacres plus tard, Karine m’indique qu’il y a un autre départ à 9h dans une mini-van. C’était parti pour le FME 2015.

Dans la van, il y avait un pétard blond, qui fait des relations de presse internationale, sa femme, son ami et deux gars de Sudbury qui font de la musique. Une gang assez hétéroclite, mais en deux-trois kilomètres, on était déjà les best buddies. Pétard blond roulait à 130 km/h. J’avais peur pour ma vie, mais au moins je savais que j’allais arriver rapidement. Un arrêt McDo (ben oui, en road trip on a le droit) et un tit pepi plus loin, on débarque à Rouyn. J’avais une certaine appréhension, parce que nous étions passés par Malartic un peu plus tôt. À ce que je comprends, Malartic c’est un peu le Kandahar de l’Abitibi. Je me suis sérieusement dit, dans mon for intérieur, que si Rouyn ressemblait à ça, je revenais live à pieds à Montréal. Finalement, tout est beau comme un cœur. Rouyn, c’est Walt Disney World.

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Drop les valises dans ma chambre, retourne sur la 7e pis pogne un bock jaune. On est en business. C’est Syzzors qui joue. Je m’installe devant la scène. La peau de ma face décolle tellement le son est fort, mais je suis heureux et je ne me recule pas pour autant. Je suis en Abitibi pour la première fois et j’apprécie le moment.

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Karine vient me rejoindre, je croise plein de monde que je connais, je passe d’un groupe à l’autre, je vais dans les coulisses, je mange de la poutine à la sauce sucrée du ptit foodtruck vert, pis il fait froid, mais je m’en fous. (D’ailleurs ce soir, un coton ouaté sera de mise. Oui oui on me l’avait dit, mais j’ai une maudite tête de cochon.)

Je croise mon ex-futur chum (voir mon premier billet) pis sa blonde (ben oui, c’est des choses qui arrivent parfois, même chez les homosexuels). Il me parle comme si on ne se connaissait pas, mais ça aussi je m’en fous. Je suis venu pour être un Antoine qui ne s’en fait pas trop avec la vie. Après avoir niaisé devant la scène une heure après le show d’Ariane Moffatt, je me rends au Cabaret. Tous mes amis sont passed out. On reste 10 minutes pis on retourne niaiser devant la scène. On me dit qu’il faut absolument que j’aille au bar des chums. Il est deux heures du matin et il me reste 4 jours. J’ai misé pour le retour au bercail. J’irai une autre fois voir à quoi ressemblent les chums.

Ce matin je prends mon déjeuner sur le quai du camp Flavrian pis j’écris ces quelques lignes en fumant une cloppe (un vrai poète maudit). Je sais que tantôt je vais au lancement de Philippe Brach, mais c’est à peu près ma plus grande planification de la journée. C’est un peu ça la magie du FME. À suivre…

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