Archives par mot-clé : zen

Je serai cette personne

Déjà août demain. Au parc Jean-Drapeau, c’est Osheaga. Dans Hochelaga, c’est plutôt tranquille. J’ai clairé mes contrats les plus urgents et je scroll les réseaux sociaux en attendant trois heures et quart : moment précis où le facteur mettra peut-être dans ma boîte à malle le chèque que j’attends avec impatience.

Dernièrement, j’ai quitté un emploi stable pour travailler à mon compte, sans trop évaluer ce qui m’attendait. Tant qu’à y être, j’ai décidé de travailler sur mon laisser-aller. J’essaie d’être plus zen.

Voilà que les petites pointes cyniques arrivent d’un peu partout. Ridicule; les gens sont irrités parce que d’autres, à Osheaga, étalent un peu trop leur joie. Ils semblent avoir plus de plaisir qu’eux. Remettons-les à leur place. Oh, et je plaide coupable : je me souviens moi-même, il y a quelques années, avoir publié une série de looks du jour avec le triste hashtag #nosheaga.

J’étais pas à Osheaga, mais…

Peut-être que ma réaction relève davantage de l’égoïsme que de l’inverse? C’est qu’en fait, je sais très bien que dans moins d’un mois, je serai cette personne. Au FME, j’aurai beaucoup de plaisir. Et voici à peu près pourquoi je vous énerverais :

  • En montant, je prendrai en photo ma poutine à Mont-Laurier.
  • Le lendemain matin, j’instagrammerai plutôt le menu de Chez œufs.
  • Je découvrirai un jeune artiste qui, quelques mois plus tard, sera le gros hit de l’heure et j’en ferai un commentaire déplacé.
  • Je vous dirai c’est comment, Tinder, pendant le FME.
  • Je publierai sans doute au moins un inside avec moi-même d’une impertinence sans nom.
  • En redescendant, je chialerai pour chialer, pognée dans le trafic à Rivière-Rouge; puis, je supprimerai. On est zen ou on l’est pas.

Qui m’aime me suive, comme on dit. Après deux ans de pause, j’ai décidé de me rendre à Rouyn-Noranda pour le FME. Sans partenaire de shows d’avance, sans sécurité financière, avec toutes les dépenses que ça implique et surtout, avec un seul but : ressentir de la joie.

D’ici là, il faut se reposer, beaucoup. Parce que bien que j’aie l’intention d’être plus sage qu’avant, ça risque d’en être une rough, on se fera pas de cachotterie. Ce soir, je vais aller me coucher tôt. Quand j’entendrai les jeunes saoulons rentrer du Morelli en hurlant comme des débiles, je me dirai : « hey, relaxe, veux-tu ? »

Tu as déjà été cette personne.