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PORTRAITS DU FME : THE FRANKLIN ELECTRIC

Je devais les rencontrer vers 15 heures, après leur soundcheck, à l’Agora. J’en ai profité pour aller marcher autour, élaborer un concept pour les photos. J’avais déjà une bonne idée de ce que je voulais mais y me manquait encore la place exacte où je les emmènerais. J’avais envie de faire quelque chose de naturel, pas dirigé…de les laisser faire ce qu’ils voulaient. Une marche vers la fonderie peut-être?

Je me suis rendue à l’église avec une bonne heure d’avance, un peu (ok, pas mal) nerveuse à l’idée de rencontrer les gars de The Franklin Electric. C’est un ami diffuseur qui me les a fait connaître, mais j’avoue que je m’en allais là un peu à l’aveugle. Je suis entrée et je me suis littéralement fait happer par la musique. Ma nervosité s’est un peu dissipée, j’ai arrêté de me poser des questions. Je sais pas si c’est l’effet de l’Agora, mais j’étais sous le charme.

J’ai l’impression qu’ils n’ont plus besoin de présentation, mais au cas où, The Franklin Electric est un band originaire de Montréal, mené par Jon Matte, qui a roulé sa bosse un peu partout dans le monde, de Berlin à Brisbane en passant par Londres et Paris, en plus de l’Amérique du Nord. D’abord en première partie de groupes comme Half Moon Run et Mumford and sons, entre autres et depuis quelques temps, en tête d’affiche. Ils ont sortis leur deuxième album, Blue ceillings, en janvier dernier entre deux tournées. Faut dire qu’ils n’ont pas chaumé ces dernières années!

Pendant le souncheck, Sonia (relationniste de presse pour le FME) est venue me rejoindre et c’est elle qui a eu l’idée d’aller sur le toit du Petit Théâtre pour les photos. J’avais hâte de voir ce que les gars en penseraient, j’allais leur donner le dernier mot là-dessus de toute façon.

Dès que j’ai commencé à leur parler, les dernières pointes de nervosité qui me restaient sont disparues. Jon, Ken, Martin, Adam et JF m’ont tout de suite mise à l’aise, j’avais l’impression de jaser avec des vieux chums. Peut-être un peu grâce au fait qu’on s’exprime pas mal tous en franglais! La discussion passait en effet de l’anglais au français de façon très naturelle.

L’idée d’aller sur le toit leur a plu immédiatement, on s’est donc dirigé vers le Petit Théâtre. En chemin on a discuté un peu de leur première impression par rapport à l’Agora (ils ont tout de suite aimé le son feutré et enveloppant qu’on y retrouve, en se demandant si les habitués de la place ne les trouveraient pas trop loud!), de Noranda et des shows qu’ils avaient vus la veille, à leur arrivée (Thus Owls / Philippe B / Andy Shauf).

Rendu au moment de grimper l’échelle du toit, l’excitation est montée d’un cran. C’était beau de les voir s’énerver à l’idée de monter là-haut! Ce fut d’ailleurs une montée assez intense et je me suis rendu compte que plusieurs avaient peur des hauteurs, finalement!  Ça a occupé la conversation pour un moment, puis on a parlé d’un peu n’importe quoi.

J’n’avais pas vraiment envie de leur poser des questions auxquelles je me doutais qu’ils avaient déjà répondu plein de fois. Anyway, j’avais plus envie de les écouter parler entre eux et prendre des shots sur le vif, de les voir rire, profiter du soleil qui se fait rare ses temps-ci. Je pense qu’ils étaient contents de prendre de l’air et une couple de bières!

Ils avaient déjà entendu parler du FME, comme beaucoup d’artistes avant eux. Avaient entendu dire que l’ambiance était magique ici, se demandaient si ça avait changé depuis les débuts, quinze ans plus tôt. Leur première nuit au festival a été mouvementée pour certains d’entre eux, qui ont du dormir sur des genres de lits d’hôpital dans des chambres séparées les unes des autres que par un rideau!

Les nuits mouvementées, ça semble être le lot de la vie en tournée. Il leur est arrivé de se retrouver assis sur le bord d’une route au milieu de nulle part en Allemagne entourés tous leurs instruments alors que leur véhicule était tombé en panne! Autre anecdote qu’ils hésitent un peu à me raconter; un soir, en France, ils doivent se battre avec un illuminé. Une famille qui tenait un restaurant les avait accueillis alors que le restaurant était fermé et ce gars-là, un nowhere, refusait de partir, allant même jusqu’à feindre d’avoir une arme (pas longtemps après les attentats en plus!). Disons qu’en leur posant la question, je m’attendais plus à des histoires de filles en délire!

Avant de redescendre, on a parlé de la drôle de coïncidence qui ferait qu’on se reverrait bientôt, eux et moi alors qu’ils seraient de passage par chez moi, à Témiscaming, pour fouler les planches de la salle Dottori, en novembre prochain. Je leur ai promis de les accueillir en rois, je sais juste pas comment je vais patienter jusque-là!

Si vous les avez manqué à l’Agora vendredi dernier, ou que vous en revoulez, c’est à Témiscaming que ça se passe, le 3 novembre prochain!

En attendant, vous pouvez les écouter ici!