Billet sentimental d’Harvey Métal : ça rime.

Billet sentimental

Le FME, c’est une gang d’expatriés de Rouyn qui organise un des rassemblements de musicophiles et de musiciens les plus importants au Québec. Mais c’est aussi l’occasion pour plusieurs mélomanes de ma génération de revoir ses meilleurs amis d’enfance. Des amitiés si profondes qu’elles sont en fait, des familles. Oui, bienvenue à la partie sentimentale du blogue : les retrouvailles des exilés.

Mes plus longues amitiés sont nées ici. Mon premier vrai chum que j’ai aimé d’amour, ma première cigarette Export A rouge, ma première job, bref, toutes mes premières ont eu lieu ici. J’ai grimpé le cap des couleurs sans souliers. Je suis allée à la mythique école secondaire Notre-Dame de Grâce et je m’assoyais à la table —mythique également—des pas d’allure.  Je suis partie à 19 ans.

Et je me dis qu’on finit toujours par partir de quelque part. Québec, Montréal, Toronto. Mille fois je suis partie depuis.

Mes parents s’étaient eux-mêmes extirpés de pauvres conditions économiques et avaient emménagé à Rouyn dans les années 80. Exilés eux aussi, ils se referont une vie à Rouyn loin de leur ville natale : Chicoutimi. Mon père terminait sa maîtrise à l’Université Laval et un emploi s’offrait à lui : professeur à l’UQAT.  À 24 ans avec une petite cretonne de deux ans et une femme enceinte d’une autre petite cretonne, le choix se fait facilement.

Aujourd’hui je vois mes mêmes copines de l’époque, certaines exilées à Montréal, d’autres encore à Rouyn, et je regarde leur progéniture : ou se retrouveront-ils? Et à part mon neveu Arthur qui sera sûrement astronaute (grâce à toutes les connaissances qu’Harvey Métal lui transmettra), je me demande qui s’exilera où, pour quelles raisons, à quel moment. Une chose est certaine pour moi : en 2014, je reviens au Québec, dans mon pays, pour être proche de ma famille et de mes amis. Fini l’exil, en fait, le mien.

La famille, le FME, le pain et l’humour douteux.

Venez-vous souper? On vas-tu vous voir demain au brunch? Voici les questions que ta mère te posera quand tu vas te lever en après-midi avec seulement un électron restant dans ton cerveau et une nuit métal à survivre.

Il y a aussi les retrouvailles de la famille, dans mon cas, les Harvey de ce monde. Ce sont mes deux parents amateurs de musique qui m’ont d’abord initiée aux plaisirs de l’oreille (cassée, après 4 jours de FME). Mon oncle Bernard, entre autres, a eu une grande influence sur moi et sur le développement de mes goûts musicaux et de mon humour douteux. Il me demande : «  que fais-tu de bon à Toronto?», et moi de répondre «  je danse la bachata et la kizomba ». Pis c’est vrai en plus. Mais cela ne l’a pas impressionné, car il rétorqua aussitôt : «  Ah! Moi je danse la ciabatta. Il faut danser de manière immobile, en imitant un féculent. Tu peux danser ça avec ton amie Pain (mie), et quand tu es fatiguée le soir, tu t’en va te coucher au Bread and breakfast ». Devant mon air consterné, il rajoute : « dis au monde que s’ils veulent l’apprendre, j’ai des vinyles avec les pas exactes en image ». Il a un doctorat, mon oncle.

Il faisait partie du groupe célèbre de mon enfance : Réal et les réalistes. C’était mon père, mon oncle, et Réal (un ami de la famille très proche que j’aime comme un père), ils jouaient des succès d’Adamo et de Beatles en passant par Françoise Hardy et U2. Si je connais quelque chose sur la musique (et sur l’humour douteux), c’est grâce aux Réalistes.

Voici la pochette de leur album de Noel. Sting n’a jamais intenté de poursuite.

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Hier je suis tombée en amour avec les Dead Obies pis leur beau linge, j’ai groové sur Pyongyang pis j’ai danser en dessous d’un parachute. Ce soir je me brasse la tête!

Nuit métal je t’aime.

Top 10 des choses à ne pas faire dans un trash :

1-Porter des talons hauts.

2-Épiler tes sourcils ou celui des autres : un vrai Métal revendique le port du poil sur toutes ses surfaces naturelles.

3-Faire des caresses au monde qui te rentre dedans.

4-Boire un café 2 laits 2 sucres. Le monde qui écoute du Métal, y prennent leur café noir, man.

5-Faire la macarena. Tu risques de te faire tuer et ça, c’est vraiment dangereux.

6-Porter ironiquement un t-shirt des New Kids On The Block. Harvey Métal l’a déjà fait dans un show d’Anonymus . Trop tard.

7-Continuer ton head banging jusqu’au bar des chums : mélange pas tes danses. Bar country=danse en ligne, nuit métal=head banging. Tu me suis-tu?

8-Emmener ta vielle tante Ruth. Elle a un bon gabarit, mais c’est pas toute ce que ça prend pour être dans un trash. Il faut aussi du beat.

9-Pas aimer ça. Si tu viens, tu aimes ça en maudit sinon reste chez vous, fatiguant!

10-Sacrifier une chèvre. C’est un mythe total qui a aucun rapport pis ça sent pas bon.

Si t’es pas convaincu d’aller voir Voïvod, laisse Dave Grohl te convaincre en cliquant ici : https://www.youtube.com/watch?v=yDYU-rnBo_U

La preuve que tout est meilleur quand c’est fait par, pour, ou avec un chanteur de métal : le show de cuisine de Phil Anselmo. Reinventing the veal!!!!!!  Clique ici : https://www.youtube.com/watch?v=8IdCwtIijOA

Il reste encore des bons shows mon ami, alors aide-toi avec une petite bière clamato (cocktail savoureux communément appelé « de la tsoupe ») pis toute va ben aller!!!

En passant, voici Paul, un gars qui voulait sa toune en maudit au show de Gros Méné, il l’a même écrit sur la set list!!! Merci Paul, de me fournir du contenu de qualité supérieur, je t’aime. Par contre, on n’a pas entendu « Embarque dans mon char »…

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Harvey Métal : une fille qui a déjà reçu une carotte de mine en cadeau.

Une réflexion au sujet de « Billet sentimental d’Harvey Métal : ça rime. »

  1. Comme tu le dis, toi Harvey Metal, dans ton billet sentimental, c’est vrai que le FME c’est une occasion pour une gang de jeunes expatriés de se retrouver et de retrouver leur folie d’antan ! Ton billet m’a rappelé aussi des souvenirs alors que vous faisiez des folies (toi et tes amis Marie-Ève, Karine, Marie-Claude, Audrey V, Benoît, etc.) à la maison ou ailleurs et que tu me racontais presque tout, alors que je te consolais de ta première peine d’amour, alors que je t’aidais à compter le change en préparation de ta première job (Mignault musique), alors que je te défendais de fumer au moins à la maison, alors que je ne voulais pas que tu écoutes des films violents genre Rambo (!!!), etc., etc. C’est vrai qu’on ne vous voit pas pendant ces 4 jours, mais au moins vous êtes là, tu es là ! Vivement un retour au Québec de mon enfant prodigue !
    Je t’aime … ta mouman!

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