Tous les articles par Antoine Leduc

Reconnu pour sa vision dans le développement de la métropole, Antoine Leduc fait aujourd’hui rayonner le Quartier de l’innovation de Montréal à titre de directeur des communications. Passionné de culture, il a travaillé pendant près de 4 ans au Partenariat du Quartier des spectacles et s'est impliqué au sein du conseil d'administration de la compagnie de danse Cas public. Blogueur à ses heures, il a écrit plusieurs articles pour le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue et pour l’Office National du Film du Canada, où il a également travaillé à titre de gestionnaire de communauté. Nommé au Prix de la relève en communication de l’UQAM en 2016, il s’est investi également dans le milieu universitaire à titre de mentor pour les jeux de la communication.

Vienne, Paris, Lisbonne, Rouyn-Noranda

Je passe chaque été en Europe. J’ai un attachement profond à la culture européenne, et j’ai besoin de ma dose (bon un autre osti de frais-chier). Cette année pour mes vacances, je me suis rendu en Autriche et en France. L’an dernier c’était le Portugal. Chaque année je reviens avec mille images de montagnes, d’architectures démentes, de rivières, de vignobles et de petit bonheur du saint ciel.

Le retour est toujours difficile. Même si j’adore ma job, se rattacher à sa chaise de bureau après avoir goûté à la pleine liberté n’est jamais facile. Mais chaque fois je pense au FME. Un genre de Noël avant le temps qui te donne un second but après les doux congés estivaux, et qui facilite la réintégration aux courriels et aux coups de téléphone. Un petit voyage.

Ceux qui ont vécu le festival, ne serait-ce qu’une fois, comprendront ce dont il est question. Les barrières n’existent pas au FME. Le Québec au grand complet s’y retrouve sous une forme nouvelle, comme si tout le monde avait soudainement le droit de repartir à zéro. De devenir un nouveau soi dans un nouveau territoire. Une microsociété qui se crée l’espace d’un long week-end. Une grande tribu. Un nouveau continent.

La 15e édition marquera ma troisième année en tant que festivalier, et je me souviens de la première comme si c’était il y a deux ans. J’avais accepté d’écrire pour le blogue du FME, parce que ça me tentait. Je m’y suis rendu avec une gang d’inconnus, sachant que j’allais connaître du monde là-bas. J’avais l’impression de faire un grand périple. De faire 8 heures de transport, mais pour aller à Rouyn au lieu de Vienne. Un rêve. J’ai remplacé les chemises du bureau par les tank tops, les souliers propres par les gougounes. Il faisait frette, mais au moins, j’étais pas habillé comme d’habitude.

Ok, il n’y a pas de princesse Sissi comme à Vienne… mais il y a plein d’autres genres de princesses. Pis si tu mets une perruque à Yann Perreau, on dirait quasiment Mozart. Le dépaysement est à s’y méprendre.

C’est le genre d’événement qui t’emmène au bout du monde, en restant près de ton monde. Tu vis à cent mille à l’heure culturellement, tu vois des gens de partout, tu marches sans arrêt, tu te couches aux petites heures, tu bois et manges aussi bien que « din zeuropes » (essaye un fish tacos d’Abitibi ou une poutine de chez Morasse juste pour voir), tu dors à l’hôtel ou chez des résidents (comme chez l’Habitant), tu découvres des nouveaux lieux inusités, tu trinques avec des inconnus. J’ai d’ailleurs rencontré un de mes meilleurs amis à vie comme ça, en plein cœur de Rouyn. Comme quoi.

Le FME forme la jeunesse, et c’est pour ça que l’on y retourne année après année, comme une piqûre du voyage. Mes bagages sont quasiment déjà faits tellement j’ai hâte (joke).

Cette année marque la 15e édition du FME. C’est un peu comme le 375e de Montréal ou le 400e de Québec. Tout est toujours plus vivant quand c’est un anniversaire. Peut-être que Céline va être là? Who knows? Ils ont ben eu Feist pour le 10e… Awaye à Rouyn ma Cé. Swing le All by myself dans le tapis.

Mais je ne serai pas déçu si elle n’est pas là non plus. J’irai à la pêche au doré pour me consoler.

Bye là, FME!

7h20… ‘’BON MATIN ANTOINE!!!’’. Mathieu était aussi pressé de quitter, que d’arriver à Rouyn, parce qu’il ne voulait ABSOLUMENT pas pogner le traffic. Je me suis levé juste avant qu’il saute sur le lit pour que j’en sorte de force. 7h59, on quitte la ville. C’est fini. Bye la cité du plaisir.

Le Antoine corpo n’existe pas au FME. Il est rangé dans le placard d’un 4 et demi de Rosemont, et il n’en sort par avant le retour le lundi. J’tais plein de love durant 4 jours, parce que les gens à Rouyn le remettent trop bien. J’ai réussi tous les défis que je m’étais donnés, soit de faire le party électro (que je n’avais pas essayé en 2015), et de manger de la poutine de Chez Morasse. C’est tout ce que ça me prenait comme dépassement personnel pour le long week-end.

Je me suis couché au Comfort Inn en même temps que le lever de soleil (une tite nuit comme on dit) à cause de mon premier défi. Je n’ai pas besoin de vous dire que mon dimanche a été pas mal plus tranquille que mon samedi.

Mes affaires étaient au camp Flavrian (ouais finalement j’tais étalé un peu partout dans Rouyn… longue histoire). J’me suis donc rendu là directement après le déjeuner pour me changer et aller faire du ponton (quand je vous disais que mon dimanche était plus relax que mon samedi… c’tait pas des farces. L’activité la plus septuagénaire du monde toé chose). J’ai chanté fort du Ginette Reno, pis j’ai regardé les autres se baigner (l’eau était à moins 52), en prenant du soleil.

Processed with Snapseed.

J’me suis rappelé vaguement les souvenirs de la veille. Le show d’ABAKOS (le dernier projet transcendant de Pierre Kwenders), les rires autour de la grosse fontaine, l’éternel Bar des chums, le show secret d’Alex Nevsky avec le tit gars qui a dit « Je t’aime Rouyn-Noranda » à la fin. Je serais resté là pendant des heures avec la plus belle gang du monde à me ramener en tête des souvenirs, mais j’avais une intense envie d’uriner.

IMG_2464

De retour sur la berge, on se change, et on se met en route vers Chez Gibb (ouais comme sur le buck bleu du FME). On mange vite un beugeu, pis on se rend juste à temps… pour ne pas être capable de rentrer au show de Laura Sauvage, parce que c’est complet… pis pas non plus au show des Barr Brothers… passe… c’est complet aussi.

On a donc changé les plans, et on est allés danser sur « Asséyouwalawon walla really really wong » des Spice Girls sur la grand’ place (merci à dj Félix, aka Sudbury, pour ce merveilleux moment), puis direct au Cabaret de la dernière chance, pour être certains d’avoir de la place, après. J’ai donc écouté mon premier spectacle de la journée à minuit. Jamais trop tard pour bien faire. Les deux yeux mi-clos, je regarde Plants and Animals en me disant qu’il n’y a pas grand chose comme le FME dans le monde. J’ai hâte d’aller dormir (comme quand j’avais 8 ans pis que je voulais tougher jusqu’à minuit, à Noël, juste pour faire comme les adultes), mais je me tiens bien droit jusqu’à la dernière toune. Demain tout cela disparaît, il faut que je reste éveillé.

Dix minutes plus tard je ronfle dans mon lit (ouais, c’tait trop fort finalement). La suite vous la connaissez. Je me lève avec les cris de Mathieu, et huit heures plus tard, je suis à la maison. Le lavage, Netflix, le souper, les responsabilités (mes plantes sont mortes by the way… j’ai oublié de les arroser en partant).

En ce moment je me dis que le quotidien de Montréal c’est bien, mais que Rouyn pendant le FME… c’est tellement mieux. Demain ça ira. La nostalgie va faire place à autre chose.

On se voit là pour le 15e l’an prochain la gang.

Gros bis.